Programme 1: Deuxième semestre 2008

*... UFR Ø ...*

 

Programme du second semestre

(à partir du lundi 18 février 2008)

 

 

 Lundi:          (18h)     S'entendre, entendre                   

 

 

 

 Mardi         (18h)     L'errance                                      

 

 

 

 Mercredi     (15h)     L'enfer                                          

 

 

 

 Vendredi:      (15h)     Contre-stage                                

 

 

RDV sur la passerelle

(en haut des escalators)

pour chaque début de séance

 

 

Projets en cours de préparation pour les prochaines semaines :

- Médias, publicité, propagande, et réalisation de médias alternatifs :  Mercredi 18h à partir du 27/02/2008

- Métissages musicaux: Jeudi 18h à partir du 28/02/2008

- Le déplacement, le transport : Lundi 15h à partir du 10/03/2008

Les dates pour les projets suivants seront  fixées ultérieurement:

- L'exil


- Monde réel, monde virtuel et l'utilisation du logiciel libre

- S'habiller, se vêtir

- L'université critique

-  L'echec et la validation

- La répartition des tâches entre étudiants et personnels


Ce programme a été élaboré par des personnes qui ont proposé ces projets.

Les projets de l'UFR Ø naissent des propositions de toutes celles et ceux qui veulent les vivre.

Les projets de l'UFR Ø sont transdisciplinaires et n'appartiennent donc à aucune discipline.

Ils sont ouverts à toutes les disciplines et à tous les indisciplinés.

Chaque projet doit être développé collectivement, par les personnes qui y participent.

L'expérimentation et la réflexivité permanentes sont fondamentales.


Réunions ufr zéro tous les mardis à 15H
 

Si vous voulez vivre des projets

à l'UFR Zérø,

 

Proposez-en

(définir un thème transversal associé à une démarche de travail)

et/ou

Choisissez-en

(dans la liste réactualisée de toutes les propositions de projets)

et

Réalisez-les avec les autres.

 

 

Ufr.zero@hotmail.fr

 

« S'entendre, entendre »

Lundi 18h

 

            L’UFR 0, émanation en devenir des luttes récentes, est l’expression du souhait de se saisir, de reprendre la main sur des savoirs  qui nous sont d’autant plus étrangers qu’ils sont imposés comme simples apports adéquats à une réalité sociale par ailleurs ininterrogeable. A ce titre, ce projet nous concerne tous, quel que soit notre statut dans et hors de cette fac et c’est à chacun de venir l’alimenter.

            L’UFR 0 se propose d’établir collégialement  une série de rencontres/séances de travail collectives autour de thèmes et sujets qui seront définis et portés par les participants. Le principe est qu’un ou plusieurs protagonistes souhaitant partager un point de vue, développent un sujet de façon à ce que la collectivité puisse s’en saisir, afin d’en reproblématiser la forme et  établir une prononciation qu’elle publicitera ensuite comme rapport de travail émanant de l’UFR 0.

Une séance/assemblée se comprend donc en plusieurs étapes permettant d’accéder a une  élaboration collective finale dans le meilleur des cas, à une réappropriation et reformulation collective d’un domaine de savoir à minima.

Ainsi le « porteur » d’une initiative (un sujet) assurera une présentation (inévitablement partiale et partielle) , puis il sera questionné, contredit, mis des apports sur ce qu’il aura avancé avant que l’assemblée se saisisse librement, quitte à le redéfinir, et traite comme bon lui semble l’objet découvert. Ce dernier temps constituant l’achèvement et la finalité véritable de ces rencontres, les temps précédents (présentation) permettent juste d’échapper à l’évanescence en lançant le sujet. Il ne s’agira donc pas d’un exposé classique mais d’une proposition de traitement qui inaugure et appelle les prises de position de chacun dans le sens de l’élaboration d’un travail collectif final.

 

Le premier thème retenu est « S’ENTENDRE » tant il paraît évident que la question de toute construction collective contient cette mise en rapport à soi et aux autres ; pariant ainsi que cette première rencontre permette concrètement de pousser plus avant cette démarche appropriative sur le savoir et la réflexion qu’est l’UFR 0 et tant il est vrai que nous avons tout à la fois besoin de nous découvrir et de trouver de nouveaux outils.

L’exposé se propose de partir de différents niveaux et sens où peut se comprendre le verbe s’entendre afin d’établir dans un premier temps les différentes scènes d’enjeux de cette notion. Et c’est par le biais d’approches sociologiques, anthropologiques, psychanalytiques ainsi que par des références aux sciences du vivant que sera tenté de discerner l’articulation des différents niveaux d’enjeux afin de permettre d’établir les visées rattachées à cette notion ainsi que ce à quoi elle s’oppose.

Seront notamment abordés dans ce tissage les questions de : l’intérieur dedans/l’extérieur dehors ; la question de la subjectivité et de la société ; du phénomène de clôture psychique et sociale/la perlaboration de la sublimation ainsi que la question de l’organisation face à la visée de vérité.

Conjointement à cette présentation il sera proposé un exercice issu de la pratique théâtrale dont il est attendu qu’il permette d’expérimenter une autre façon d’être présent (où tout ce que fait l’un augmente la présence de l’autre). Exercice pour créer collectivement un espace sonore et rythmique qui naît de l'écoute et de la réponse.

En résumé nous proposons le déroulement suivant :

3        présentation de l’exposé

4        exercice théâtral

5        questions, précisions, contradictions

6        l’assemblée se saisit librement de la parole suivant ce qui lui a été

7        inspiré par les temps précédents et construit par la participation de tous un objet de connaissance.

 

--------------------

« L'errance »

Mardi 18h

 

Ce thème est né de l'expérience et de la recherche quotidienne, qu'elles soient personnelles ou collectives. L'errance comme indétermination de l'être pensant et agissant. Le parcours, le cheminement, le projet / l'absence de projet, la destinée, la damnation, l’enfer, la marginalité ; l'errance de l'artiste, du penseur, des corps, la trajectoire. Toutes les disciplines ont à priori un mot à dire ou à penser à propos de l'errance.

 

Un appel à participation de la revue littéraire Equinoxe peut tout à fait servir à introduire le thème qui nous intéresse (information publiée le lundi 24 septembre 2007 par Bérenger Boulay, source : Revue Equinoxes) :

Errance. Errer. Quelles images ces termes évoquent-ils? Des chevaliers médiévaux en quête d'aventures, des tribus errantes, des nomades, des vagabonds en mouvement constant ? Ou peut-être évoquent-ils des flâneurs déambulant sans but parmi des rues familières ? Notre imaginaire les associe-t-il toujours à l'idée de ‘corps en mouvement' ?

À l'origine, le verbe errer signifie tout simplement aller, à l'image du chevalier errant. Cette connotation du verbe est toujours valable de nos jours. Pendant la Renaissance, il est associé à l'errata, c'est à dire à la liste des fautes survenues dans l'impression d'un ouvrage. Même si la double connotation de ce verbe n'est développée qu'au fil des siècles, on peut se demander si c'est justement à cette époque que le verbe errer prend une connotation éthique, celle de « se tromper », « avoir une fausse opinion », ou même « s'écarter, s'éloigner de la vérité ». Ce serait ce dernier sens qui imprègnerait la dialectique entre passion et raison qui sous tend le XVIIIe siècle, dans laquelle la passion est considérée comme étant un égarement de la raison.

Ceci nous amène aussi à considérer le rôle des conventions sociales, de la vérité et de l'éthique dans les manifestations de l'errance à travers divers contextes historiques. Quel est le lien entre le flâneur, cet errant urbain, et la modernité? L'errance en est-elle un symptôme ou un effet? Au XXe siècle, un type différent d'errance voit le jour en littérature: l'errance au coeur même du style d'écriture, qu'on pense aux longues phrases proustiennes ou à l'écriture automatique des surréalistes, par exemple.

Le monde actuel est aussi riche de thématiques reliées à l'errance: dans une époque “post-structuraliste”, “post-moderne”, “post-coloniale”, comment se conceptualise l'errance, que ce soit en littérature ou dans d'autres domaines artistiques? Comment, par exemple, la décolonisation a-t-elle influencé certaines visions et pratiques de l'errance?

 

Cet appel émane d’une revue et d’un spécialiste en littérature, pourtant, il enjoint une contribution au-delà de la stricte « littérature littéraire ».

Je voudrais mettre l’accent sur un aspect plus contemporain et vécu de l’errance, il ne s’agit pas d’animer un groupe de discussion ou de thérapie. Il s’agit de poser les bases de réflexions certes à partir d’expériences personnelles de l’errance. L’UFR Ø peut aussi être considérée comme une errance, une fuite… Notre démarche est donc une conséquence ayant des causes. De quels points de vue y a t il errance,  qu’est ce que l’errance, une recherche sur l’errance est-elle nécessaire, pourquoi, ce thème est-il viable, à quels autres thèmes peut on l’articuler ?

 

D’autre part il faudra rassembler des éléments bibliographiques afin de se faire une idée du traitement du thème dans les diverses disciplines.

 

--------------------

« L'enfer »

Mercredi 15h

 

Ce n’est pas sans raisons qu’au dernier cercle de l’enfer, selon Dante, le diable est pris dans les glaces. Car l’enfer est le nom de ce lieu bien réel où la vie devient si dense qu’elle se cristallise, et qu’elle devient sans fin une vie orientée vers la mort :

 Si je ne mourus pas, j'étais resté sans vie ;

avec un peu d'esprit, considère toi-même

comment j'étais alors, sans vivre et sans mourir.

(Chant XXXIV).

 A l’opposé, pour tous ceux qui ne croient en aucun paradis, une existence orientée vers la vie n’est pas une éternelle béatitude, mais une succession d’intensités. Au malheur (la densité du monde) on ne peut donc résister que par une ascèse qui permet de cultiver ces intensités. En prenant garde, cependant, à ne rien vouloir conserver de tous les bonheurs garantis par les tyrans (sécurité, travail, marchandises, syndicats, famille, parti, gadgets et portables) : car ils sont les premières voies vers la densité du monde, le trou noir de la vie, le culte de l’indéfini mourir.

 En documentation du propos :

 Guy Debord, IN GIRUM IMUS NOCTE ET CONSUMIMUR IGNI, 1978.

 

 

 

--------------------

 

« Contre-stage »

Vendredi 15h

 

Organiser et expérimenter collectivement un projet de décapitalisation d'entreprise, sous la forme d'un « contre-stage ».

 

Ceci est une proposition de contre-attaque en réponse à la capitalisation universitaire, à l'asservissement total de l'université à l'organisation du capital que nous proposent les réformes libérales comme la loi LRU, qui décrète une professionnalisation capitaliste. L'université ne doit pas chercher à s'enfermer dans ses murs fragiles, en attendant que le capital l'assimile complètement, mais elle doit au contraire sortir d'elle-même et attaquer le capital directement sur son terrain, au coeur de la production, du marché, et du travail.

 

Ce projet, pouvant s'étaler sur tout un semestre, consisterait à regrouper plusieurs personnes de parcours différents pour mettre en place une étude pluridisciplinaire portant sur le fonctionnement d'une entreprise donnée, publique ou privée. Cette étude, menée conjointement par les étudiants et les employés de l'entreprise, servirait d'une part à poser un moment de problématisation des activités de l'entreprise en question, et d'autre part à y expérimenter des alternatives, donnant forme à un acte de décapitalisation.

 

Le module pourrait prendre la double forme de réunions-débats et d'enquêtes de terrain, dans le but de faire jouer la complémentarité entre l'action et la réflexion.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :